Une maison de poupée

Une traversée fulgurante dans l’intimité d’un foyer. Nora aime profondément son mari qui l’aime en retour. Un couple moderne. Des gens libres. Nora connaît une ascension sociale depuis deux ans après une période plus difficile. La fermeté de son caractère et la rectitude de sa vie ont tendance à gêner et attiser les jalousies. Torvald, licencié depuis peu, tente de se reconvertir sans gloire à une carrière d’artiste. Et il y a ce secret qu’il dévoile à une vieille amie de passage : il y a quelques années, il a sauvé la vie de Nora, dit-il …

Une adaptation

Ibsen crée Une maison de poupée en Norvège en 1879, la pièce fait scandale, certains théâtres lui demandent d’en modifier sa fin jugée immorale pour une partie de la bourgeoisie de l’époque. En effet, le texte met en scène un couple dont la pérennité est menacée par la prise de conscience d’un rapport de domination sexué totalement assimilé des deux côtés.

J’ai 31 ans et si je choisis cette pièce aujourd’hui c’est encore pour interroger notre société et la cohabitation fébrile entre des êtres humains souvent limités à leur sexe.

Après avoir travaillé au plateau la version originale pendant trois semaines, j’ai finalement décidé de proposer une adaptation de ce texte dans l’intention de réfléchir à ce qui constitue une « norme » actuelle et qui a connu – du moins en France, depuis quelques décennies – une évolution certaine. Le procédé majeur de cette adaptation consiste en une inversion presque totale des rôles de Nora et de Torvald nécessitant ainsi une ré-écriture par endroits. Cette démarche, faisant de Nora une femme ambitieuse, forte et indépendante financièrement face à un Torvald dont la puissance est sans cesse remise en question. Les questions que la pièce suscite encore dans le contexte actuel : l’illusion de la liberté et la violence des cadres qui nous oppressent toujours.

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Revues de presse

Dans un spectacle frissonnant d’une froide colère, Lorraine de Sagazan dissèque, en temps réel, la décomposition
d’un couple contemporain. Les acteurs qui improvisent certaines séquences se surveillent à distance, comme l’huile
sur le feu. (..). L’effet est saisissant

Joëlle Gayot, Le Monde

Actrice de formation, dont la cote de metteuse en scène a grimpé en seulement quatre ou cinq ans (…), Lorraine de Sagazan sait y faire. A sa manière : distance frondeuse prise avec l’oeuvre d’origine, que les interprètes citent pour mieux la bazarder au seuil de l’échange, apostrophes au public (…) distillant les pointes d’ironie et de second degré, bribes de texte projetées sur le mur du fond, le
tout dans un dispositif tri-frontal garantissant une proximité censément connivente.

Gilles Renault, Libération

Son idée géniale ? La redistribution des rôles entre Nora, la jeune épouse sautillante, et Torvald, l’époux enfin nommé directeur de banque. (…) En rebattant les cartes, Sagazan éclaire nos façons de percevoir. (…) Costumes d’aujourd’hui, clins d’œil à notre présent, écoute presque animale des acteurs entre eux, toujours stimulés par les moindres soubresauts du public.

Emmanuelle Bouchez, Télérama

À moins que les femmes ne renoncent à mettre bas pour faire une œuvre, on les considèrera toujours comme des objets, précieux ou jetables : qu’importe ! Le renversement dramaturgique qu’opère Lorraine de Sagazan le suggère avec une grande intelligence. Il complexifie la pièce davantage qu’il ne l’actualise, faisant de ce spectacle – qui est par ailleurs une grande réussite théâtrale – une occasion de réflexion acérée et de passionnants débats.

Catherine Robert, La Terrasse

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