UNE MAISON
DE POUPEE

Torvald est un avocat respectable, admiré pour la fermeté de son caractère et pour la rectitude de sa vie. Il aime profondément sa femme qui représente le paradigme féminin traditionnel ; Nora est une femme d’intérieur comme on dit, son unique engagement vise le bonheur et le bien-être de sa famille, ignorant tout des lois et des règles en dehors de son foyer. Elle possède cependant un secret qu’elle dévoile à une vieille amie de passage ; Il y a quelques années, elle a imité la signature de son père mourant, empruntant ainsi une grosse somme d’argent en cachette de tous. Cette somme servit à l’époque à sauver son mari d’une grave maladie. Un acte dont Nora est fière au point qu’elle néglige le caractère illégal de sa contrefaçon. Mais un employé de son mari, menacé de renvoi et qui fut au courant de cet usage de faux, menace Nora de tout révéler à son mari. Elle se battra en vain pour préserver son secret mais Torvald finira par l’apprendre et réagira avec dégoût et colère. Nora réalisera à quel point sa conception morale est opposée à celle de son mari. Une violente altercation et ce profond désaccord provoqueront pour elle l’éveil d’une conscience individuelle et un désir de liberté qui fera sauter un à un les murs de sa maison bien rangée.

UNE ADAPTATION
Ibsen crée UNE MAISON DE POUPÉE en Norvège en 1879, la pièce fait scandale, certains théâtres lui demandent d’en modifier sa fin jugée immorale pour une partie de la bourgeoisie de l’époque. En effet, le texte met en scène un couple dont la pérennité est menacée par la prise de conscience d’un rapport de domination sexué totalement assimilé des deux côtés.
J’ai 31 ans et si je choisis cette pièce aujourd’hui c’est encore pour interroger notre société et la cohabitation fébrile entre des êtres humains souvent limités à leur sexe.
Après avoir travaillé au plateau la version originale pendant trois semaines, j’ai finalement décidé de proposer une adaptation de ce texte dans l’intention de réfléchir à ce qui constitue une « norme » actuelle et qui a connu – du moins en France, depuis quelques décennies – une évolution certaine. Le procédé majeur de cette adaptation consiste en une inversion presque totale des rôles de Nora et de Torvald nécessitant ainsi une ré-écriture par endroits. Cette démarche, faisant de Nora une femme ambitieuse, forte et indépendante financièrement face à un Torvald dont la puissance est sans cesse remise en question. Les questions que la pièce suscite encore dans le contexte actuel : l’illusion de la liberté et la violence des cadres qui nous oppressent toujours.

RÉSUMÉ DE L’ADAPTATION DE LORRAINE DE SAGAZAN
Une traversée fulgurante dans l’intimité d’un foyer. Nora aime profondément son mari qui l’aime en retour. Un couple moderne. Des gens libres. Nora connaît une ascension sociale depuis deux ans après une période plus difficile. La fermeté de son caractère et la rectitude de sa vie ont tendance à gêner et attiser les jalousies. Torvald, licencié depuis peu, tente de se reconvertir sans gloire à une carrière d’artiste. Et il y a ce secret qu’il dévoile à une vieille amie de passage : il y a quelques années, il a sauvé la vie de Nora, dit-il …

CRÉATION OCTOBRE 2016

Librement adapté de la pièce d’Henrik Ibsen
Adaptation, conception et mise en scène Lorraine de Sagazan
Avec Lucrèce Carmignac, Romain Cottard, Jeanne Favre, Antonin Meyer Esquerré, Benjamin Tholozan
Lumières Claire Gondrexon
Scénographie, costumes et construction décors Anne-Sophie Grac & Charles Chauvet
Régie générale Thibault Marfsi 
Régie plateau Paul Robin
Production, diffusion Juliette Medelli (Copilote)

Production La Brèche Coproduction Théâtre de Vanves – Scène conventionnée et Copilote. Avec le soutien d’Arcadi-Île-de-France,
avec l ́aide à la production et l’aide à la reprise de la SPEDIDAM, et le soutien de l’ADAMI. Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National. Avec l’aide à la diffusion de la Ville de Paris. Ce spectacle a bénéficié du programme « 90m2 créatif » (La Loge – le Centquatre- Paris) Résidences de création au Centquatre – Paris, à Mains d’Oeuvres et au Théâtre de Vanves (résidence soutenue par la DRAC Île-de-France) et au Théâtre Gérard Philippe – CDN de Saint-Denis. Lorraine de Sagazan est artiste associée au CDN de Normandie – Rouen.

Durée 1h35